Dans la conception traditionnelle de l’enseignement, l’élève concentré est celui qui écoute sagement pendant que son enseignant parle. On avait alors tendance à gronder les enfants qui se dandinaient, qui se balançaient sur leur chaise… Il faut pourtant savoir que le corps a parfois besoin de bouger pour être parfaitement réceptif. Dans une classe flexible, la variation des postures au cours des activités est donc normale. L’organisation et l’aménagement de la salle de classe prend donc en compte la mise en mouvement du corps.
Pourquoi rester sagement assis n’est pas favorable à la concentration ?
Plusieurs études, dont celle de l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de Marseille et de l’UFAPEC en Belgique, ont permis de savoir que la posture statique n’est pas la meilleure manière d’apprendre. Il y a en effet des corrélations entre les mouvements du corps et l’activation des zones d’apprentissage. C’est ainsi que l’élève se balance sur sa chaise pour rester concentré. Rester assis durant de longues minutes nécessite un effort supplémentaire de l’enfant au détriment de son confort d’apprentissage.
Laisser à l’enfant le choix d’une posture qui lui convient est un grand pas vers un apprentissage plus agréable. Il ne s’agit pas de désorganiser la classe, mais d’offrir à chacun l’occasion d’être à l’aise avec son corps. La chaise du Programme3.4.5 a été conçue dans cet objectif. L’enfant pourra ainsi s’asseoir de manière traditionnelle. Il pourra également tourner sa chaise pour s’asseoir à califourchon et appuyer ses bras sur le dossier. Cette posture plus avenante est souvent utilisée par les élèves qui sont dans une classe en îlots. Organisés en petits groupes, les élèves ont plus tendance à adopter la posture qui les met à l’aise.
Être assis, debout, en lotus ou allongé ? A chaque activité sa posture dans une classe flexible
Il n’est pas nécessaire de rester assis pour bien apprendre. De plus en plus d’écoles expérimentent aujourd’hui avec succès l’apprentissage debout. De nouveaux pupitres apparaissent aujourd’hui sur le marché pour répondre à cette demande. Dans une étude de l’Université du Texas, les élèves qui étudient debout en utilisant un bureau haut sont 12 % plus concentrés.
Certaines activités comme la lecture ou le dessin peuvent se faire dans une posture allongée. En se sentant comme à la maison, les enfants seront plus à même de s’épanouir. En variant les postures, l’élève n’associera plus l’école à un lieu ennuyeux. On remet le mot « école » dans son sens premier, c’est-à-dire loisir studieux. L’écoute est plus active et la participation est plus spontanée.
La mise en mouvement de l’élève au sein de la classe est enfin un moyen de diminuer les problèmes de santé liés à la sédentarité. Au fil de la journée, il est ainsi conseillé de changer de configuration et de position d’étude. La pédagogie s’adaptera bien entendu au mouvement des élèves.
Généralement, une classe flexible repose sur la pédagogie active qui met l’élève au centre de son apprentissage.